Ma vie sexuelle comme un jeu de serpents & échelles

Aventures sur un jeu de parchésie

Chroniques queer no 5 samedi, 25 avril 2009

Filed under: Vécu — Alex @ 16:15

Desfois j’y repense aujourd’hui et je me sens vraiment coupable. À la fin de mon secondaire, j’étais célibataire. J’avais déjà eu des expériences sexuelles, mais seulement avec ce garçon. Notre relation s’était terminé sans fracas, tout bonnement, avec la fin de l’été, parce que lui avait quitté pour le CÉGEP et moi, j’étais resté derrière. Il fut mon seul amour d’adolescence.

L’été suivant, j’étais toujours au beau fixe. Je n’étais toujours pas out, je n’avais ni chum, ni blonde, juste beaucoup de photos de Leonardo DiCaprio et de Claire Danes collés dans mon agenda dans l’espoir que les gens croient que j’avais le béguin pour elle et non pour lui.  Comme si les gars hétréros trippaient sur Claire Danes…

J’acceptais mon homosexualité personnellement, mais je la niais socialement. Durant cet été-là, j’ai fait la connaissance d’une fille; une très belle fille. Gracieuse mais racée, c’était une danseuse professionnelle. Physiquement parlant, elle arrivait à s’exprimer avec la souplesse et les atouts que, d’une certaine manière, j’aurais aimé posséder. Nous sommes devenus de très bons amis et, de fil en aiguille, au lit. Un vrai summer love, comme dans Grease, je vous le dis.

Ce qui était le plus cocasse, voire triste, dans toute cette histoire, c’est que tout le monde faisait des allusions à mon éventuelle homosexualité, et elle, virulente, prenait ma défense avec conviction. Je crois que le plus choqué d’entre tous par la situation était mon ami d’enfance qui la trouvait très séduisante et qui ne comprenait absolumment pas comment j’avais pu la charmer.

Durant tout l’été de mes 17 ans, c’est-à-dire durant près de 3 mois, j’ai fréquenté une fille. Allez savoir pourquoi. La réponse à cette question semble à la fois obscure et évidente. Souvent, quand on me demande de m’expliquer, je réponds souvent que je voulais explorer la normalité. Dans les faits, même avec le recul, je n’arrive pas à comprendre ce que je tentais de prouver et surtout, qui j’essayais de duper. Mes amis ? Mes parents ? Moi-même ? Peu importe, quand on pense que quelques semaines plus tard j’entrais au CÉGEP et que j’allais devenir, le temps d’une année, plus gay que nature…

 

5 Responses to “Chroniques queer no 5”

  1. La bête Says:

    Ben au moins, même si tu savais déjà ton orientation, tu auras explorer « l’autre côté ». Je ne peux pas me « vanter » d’en avoir fait autant (mais je vais t’avouer que sur ce point, je ne suis pas particulièrement curieux). 😉 Mais pour revenir à ton questionnement, il ne faut parfois pas chercher à comprendre certains de nos agissements quand on était plus jeune. Dans 10 ans, tu trouveras un peu débile certains de tes agissements d’aujourd’hui.

    Mmm… Une fille racée et danseuse en plus… Pas mal dans mes goûts on dirait, maudit chanceux… Pis Claire Danes, sans être dans mes meilleures (genre Evangeline Lily, Anne Hathaway et Ellen Page), je lui dirais clairement pas non. 🙂

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  2. ton voisin Says:

    C’était agréable? Si oui, pourquoi se poser plus de questions que ça?

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  3. Barca Says:

    Bah…c’est sans doute la question sociale qui prime là-dedans. L’homme est un animal social qui vit au travers du regard des autres, d’où le réflexe de survie qui consiste à vouloir être comme tout le monde. Moi j’ai enchaîné les pseudo-amours impossibles avant de m’assumer pleinement, ce qui avait le double avantage de m’éviter des relations hétérosexuelles inintéressante de mon point de vue, et d’affirmer aux yeux des autres que je leur ressemblais, le tout assaisonné d’une fugitive impression d’être effectivement « normal ». Disons que tu as eu l’avantage sur beaucoup de gay d’avoir effectivement vu ce que nous rations…pas grand chose visiblement puisque tu as persisté dans ton premier choix!

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  4. Bastalicious Says:

    Très intéressant… Je crois que je vais écrire quelque chose là-dessus, moi aussi. J’ai eu plusieurs blondes avant de faire mon coming out…

    Il y a des gays qui n’ont jamais connu de filles au sens biblique du terme. D’autres qui ont même eu des enfants avec leur conjointe avant d’assumer leur homosexualité. Il y a des filles qui se doutent tout le temps que leur chum est peut-être gay, même s’il ne l’est pas. D’autres qui se sont faites abandonner par leur chum « devenu » gay et qui ont vraiment eu de la misère à s’en remettre. Chaque cas est presque unique.

    C’est difficile de généraliser à partir de quelques témoignages, mais je ne crois pas que l’hétéronormalité soit seule en cause dans les expériences que des gays ont avec des filles. La curiosité, les fantasmes, les erreurs de parcours, les soirs de beuveries, etc… Je ne sais pas. Mais je sais que l’être humain est parfois trop con pour choisir d’emblée le bonheur. On a besoin de se faire chier, pour apprendre!

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  5. Chocolyane Says:

    Petit mot simplement pour te dire que je passais dans le coin… Et que je me suis accrochée les pieds dans la porte.

    Je reviendrai, j’aime beaucoup te lire. 🙂

    Au plaisir!

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