Ma vie sexuelle comme un jeu de serpents & échelles

Aventures sur un jeu de parchésie

100e vendredi, 6 mars 2009

Filed under: Vécu — Alex @ 13:48
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Ceci est mon centième billet. Bon, je sais, ce n’est pas tant que ça, considérant que certains en ont publié des milliers. Je blogue depuis à peine plus de 5 mois, ce qui me fait une moyenne de 20 billets par mois. Ce n’est pas si mal, mais j’essaie ces temps-ci d’écrire plus souvenant, tout en essayant de maintenir la qualité de mes billets. Les derniers jours, avec mon nouveau travail, j’ai eu un peu plus de mal à trouver du temps pour écrire. Je devrais m’adapter assez rapidement à mon nouveau rythme de vie et je trouverai une nouvelle façon d’y intégrer mes périodes d’écriture. Je vous avais même écrit un Blog papier hier. Il était prêt à être publié, mais comme je n’ai pas de numériseur, j’avais prévu passé à l’UQÀM en route pour le travail, mais je n’ai pas eu le temps finalement. Je pourrais le republier aujourd’hui, mais je n’en vois pas vraiment l’utilité; je me reprendrai l’an prochain.

J., Pédagogue-à-Gogo avait dédié son 100e billet à son amoureux B.B. Comme je n’ai pas de chum, il m’est impossible de faire de même. Je dédie donc mon 100e post à Joelle que j’adore et qui occupe une grande place dans ma vie. Je lui dédie non seulement ce post parce qu’elle est toujours là pour moi, mais aussi parce que si je blogue aujourd’hui, c’est un peu à cause d’elle. Merci Joelle ! Je t’aime !

Et au risque de tomber dans le kitsch, je veux remercier tous mes lecteurs. Que vous me suiviez depuis le début ou que vous veniez tous juste de découvrir mon blogue, je tiens à vous dire que votre interaction est extrêmement stimulante et que vous me donnez envie d’écrire chaque jour.

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Yulblog jeudi, 5 février 2009

Hier soir, J., Pédagogue-à-gogo et moi sommes allés à la Quincaillerie pour assister au Yulblog de février. C’était mon premier et, laissez-moi vous confier un secret, le BlogOff, c’est plus le fun. Mais nous avons tout de même passer une belle soirée en la compagnie de la toujours charmante et brillante Mademoiselle Bis qui nous a éclairé de son splendide sourire. Elle a vraiment un sourire cute cette fille-là. Quand elle sourit, c’est tout son visage qui irradie la joie de vivre. Sinon, il y avait aussi le paranoïaque traqué Maxime DeBleu qui semblait être un peu sur ses gardes qu’à l’habitude. Il nous a même révélé quelques secrets sur eux que je ne peux malheureusement pas divulgués ici. J’ai aussi fait la rencontre du buveur curieux qui tient un blogue sur la mixologie. Il propose des recettes de cocktails originales et peut même créer un cocktail à votre image si vous lui envoyez quelques photos et une brève description de votre personnalité.

Mais ce n’est pas tout, il y avait aussi The Citizen, qui n’a pas la langue dans sa poche, celui qui m’avait coaxé pour que j’assiste à la rencontre et qui s’est gentiment foutu de ma gueule au cours de la soirée. Nous nous sommes faits quelques confidences et il m’a même fait un lift jusqu’au métro Sherbrooke. Très galant. Il était accompagné d’un garçon à l’âme sensible A Sensitive Soul qui a beaucoup de répartie et qui est moins sensible qu’il ne le laisse entendre sur son blogue; ou sinon il le cache bien. La soirée n’aurait su être complète sans la radieuse présence de Dark qui, à ma grande surprise, est arrivée à la rencontre plutôt sobre. Étonnamment, Dark est un fille très lumineuse, pas compliquée, qui n’a aucune difficulté à animer une soirée.

Le clou de la soirée, c’est que j’ai trouvé sur la tablette d’une des étagères de la Quincaillerie, un jeu de serpents & échelles (vous vous imaginez ma joie), et nous nous sommes lancés dans une partie palpitante bien riche en rebondissements. Une seule ombre au tableau: j’ai perdu…

 

Double défi: Joelle mardi, 27 janvier 2009

Quand je l’ai vu pour la première fois, même avant de connaître Joelle, je savais que je l’aimerais. Quand je la voyais faire son entrée dans les salles de cours, l’air de dire « Je me méfie de vous tous, mais de toute façon, je suis vraiment plus cool que vous » je savais que l’on deviendrait amis. Joelle dans son quotidien, affiche une désinvolture qui m’attire.  Elle est toujours super lookée, mais elle arrive à faire croire que c’est tout à fait accidentel. Elle donne l’impression que son style n’est pas étudié, qu’il n’est pas le résultat d’une imitation quelquonque, mais qu’il est inhérent à sa personnalité et que si elle vivait seule sur une île déserte, elle porterait exactement la même chose.

Joelle, tout comme moi, a souvent l’air blasé et excédé et elle supporte très mal la médiocrité. Quand je l’ai connu, nous entreprenions tous les deux un nouveau cycle d’études universitaires, un peu sur le tard, et comme nous étudions en éducation, notre entourage est principalement composé de jeunes étudiantes fringantes remplies d’espoir et qui se targuent de faire le plus beau métier du monde qui, parfois, ont un peu trop la vocation à notre goût .  Joelle est le genre de personne qui n’a pas peur d’avouer devant tout un auditorium que si elle est en éducation ce n’est pas juste pour le bien des jeunes et de la société, mais c’est aussi pour les deux mois de vacances l’été et les deux semaines à Noël. Non, mais y a des gens qui sont assez hypocrites pour faire semblant qu’ils n’y ont jamais pensé. Come on !

Alors moi, quand j’ai vu Joelle, je me suis dit: « Wow ! Quelqu’un avec qui je vais pouvoir bitcher à profusion et qui va rire de mes bitcheries.» J’ignorais encore qu’elle était probablement plus bitch que moi. En surface, ça ne paraît pas, parce que, contrairement à moi, Joelle est sournoise. Elle est tout à fait franche et elle n’hésite pas une seconde à vous dire ce qu’elle pense de vous directement, mais c’est tellement bien fait, qu’on ne se rend pas compte qu’on est en train de se faire bitcher. Et le soir, en se mettant au lit, et en repassant dans notre tête les événements de la journée on comprend toute la portée de ce qu’elle nous a dit et c’est là que ça fait mal. Ça fait surtout mal, parce qu’à force de la côtoyer, on se rend compte que Joelle a souvent raison.

J’ai quand même décidé de me frotter à cette fille parce que j’avais une attirance particulièrement grande pour elle. Je me suis d’ailleurs souvent dit que si j’étais une fille, je serais peut être comme elle. Après plusieurs années d’amitié, je me rends compte que si j’étais bel et bien une fille, je ne lui arriverais probablement pas à la cheville. J’ai décidé de rester un gars.

Je suis d’abord parvenu à gagner sa confiance et je me suis rendu compte que Joelle avait vu neiger et qu’elle ne prenait plus la chance de prendre un froid. C’est peut être pour ça qu’elle porte souvent des hoodies. Ce sont ces mêmes hoodies qui lui donnent son air bad ass; comme vous le savez, j’ai un faible pour les bad boys, j’imagine que le charme de Joelle a, en quelque sorte, eu le même effet sur moi. Un hoodie, pour Joelle, c’est à la fois une arme et une armure. Une arme, parce que ça lui donne un style à tout casser et une certaine prestance, une armure, parce qu’elle peut s’y enfoncer pour parer les coups et se réchauffer.

Jo était donc plus fragile que je ne la pensais aux premiers abords et je me suis rendu compte qu’elle se souciait beaucoup de l’opinion d’autrui. Elle m’a appris à baisser la voix quand c’est le temps des confidences; je lui ai appris à monter le ton quand vient le temps de s’affirmer. Encore aujourd’hui, desfois, Joelle a des  rechutes de ce côté et je dois lui rappeler que si quelqu’un la juge pour ses choix de vie, ben c’est quelqu’un qu’elle ne veut pas comme ami anyway. Elle fait des progrès je suis fier d’elle.

Je connais Joelle depuis seulement 4 ans, mais j’ai passé tellement de bons moments avec elle que j’ai l’impression que ça fait beaucoup plus longtemps. On s’appelle plusieurs fois par jour, parce que quand quelque chose nous passe par la tête, on a beaucoup de mal à ne pas le partager avec l’autre sur le champ. Joelle, elle est drôle, vraiment très drôle, avec son humour tranchant et parfois cynique. Joelle aime faire le party, vraiment beaucoup, et elle n’est pas difficile à convaincre quand vient le temps de faire la fête.

C’est une fille d’une grande sagesse, parfois les conseils qu’elle prodigue sont plus sages que les décisions qu’elle prend pour elle-même, mais tout de même. Elle a une capacité d’écoute inouïe. Elle est extrêmement attentive et généreuse envers ses amis et sait les protéger dans toutes les situations. Elle est d’une sensibilité et d’une franchise exemplaire. Un être pur.

Je pourrais aussi vous parler de sa grande culture; de sa passion pour les films de Zombie ou pour Buffy the Vampire Slayer; de sa propension à faire jouer du trip-hop dans toutes les occasions, même pour se crinquer avant de sortir; de son amour pour la ville; ou de ses éternels questionnements, mais Jo, c’est beaucoup plus que ça.

Jo, c’est beaucoup plus qu’un billet, c’est un blogue en entier. Et encore !

C’est ma blogosphère à moi !

 

Double défi: L’American Dream samedi, 20 décembre 2008

Pour tous les nouveaux lecteurs et aussi pour ceux qui ont la mémoire courte, J., Pédagogue-à-gogo et moi avions initié, en octobre, un projet de billets collectifs que nous avions intitulé Double défi. (Vous trouverez toutes les règles en suivant le lien qui précède).  Session intensive, fin de session et stage ont fait en sorte que nous avons manqué de temps pour répondre à notre obligation, mais nous voici de retour en ligne…

Life, Liberty & the Pursuit of Happiness

C’est un défi que je tarde à relever. Lorsque nous nous donnons des défis, J. et moi tentons toujours, en quelque sorte, de nous piéger mutuellement, en proposant à l’autre un sujet qui est hors de son champ d’expertise. En octobre dernier, lorsque j’ai annoncé à Joelle que le sujet que j’avais choisi était l’American Dream, elle semblait bien réticente. Je suis toutefois parvenu à la persuader que ce n’était pas si difficile. Ainsi, Joelle a relevé, sans attendre, le défi que je lui avais lancé. Paradoxalement, c’est moi qui suis resté derrière et c’est moi qui traîne toujours de la patte.

Au moment où j’ai proposé ce thème, j’étais plongé dans la lecture de L’Hotel New Hampshire de Jonh Irving, un roman qui, soit dit en passant, est un de mes préférés et que je recommande à  chacun de mes lecteurs. Si vous vous cherchiez un livre pour occuper votre temps pendant le temps des fêtes, ne cherchez plus, vous avez trouvé. C’est un roman qui met en scène une famille américaine on ne peut plus rêveuse  et dont l’intertexte est truffé de références à la littérature américaine.

J’avais donc choisi d’écrire une nouvelle qui mettrait en scène le rêve américain, mais l’écriture étant ce qu’elle est, mon projet a pris beaucoup d’ampleur que je ne l’avais prévu. J’ai toujours pour projet d’écrire cette nouvelle et de la partager avec vous, mais c’était beaucoup trop élaboré pour que je vous la présente dans le cadre de cette chronique.Voici donc ce que je vous propose en attendant de vous présenter ma nouvelle.

Life

Derrière la notion de rêve américain, il y a l’idée selon laquelle tous les hommes sont libres et égaux et qu’ils ont donc, par le fait même, une chance égale à la vie. Dans cette conception idéalisée de l’Amérique, nul ne peut faire entrave au bonheur d’autrui. Cette idée préconçue et largement véhiculée par l’industrie du cinéma au début du XXe siècle a été le moteur d’une vague migratoire et pour plusieurs des ces gens venus d’ailleurs, cette migration s’est soldée par la désillusion.

L’Amérique est un beau continent et il y fait certainement bon vivre. Tous les habitants de l’Amérique du Nord peuvent même se dire, dans une certaine mesure, qu’ils auront gagné au moins une fois la loto, le jour où ils sont nés en Occident. On peut bien dire du mal de l’Amérique, mais quel Nord américain serait prêt à sacrifier sa qualité de vie afin que l’on puisse venir en aide aux nations qui en ont besoin ? Ce n’est pas aussi simple que cela, mais je crois (et ce n’est pas une grande vérité) qu’une société n’est pas seulement déterminée par ses institutions, mais aussi par chacun des membres qui en fait partie

Cela dit, bien que le rêve américain ait été pour un trop grand nombre de personnes une épouvantable lubie, il faut tout de même avouer qu’en Amérique, il y a quelque chose de précieux: l’espoir.

Liberty

La liberté est la dimension du rêve américain qui me touche le plus en tant que jeune homosexuel dans la vingtaine et pour ça, je devrais bénir l’univers jusqu’à la fin des temps. J’ai eu la chance de voir le jour au sein d’une famille que j’adore et qui a été bien plus que tolérante, mais pleinement intégrante. J’ai eu la chance de rencontrer des gens extraordinaires et d’être entouré d’amis fabuleux qui m’ont permis de m’épanouir. Je chéris aussi mon coin d’univers, ma ville, Montréal où j’ai toujours pu vivre en sécurité et où je n’ai jamais eu à me cacher.

Tout n’est pas gagné. Il reste encore autant, sinon plus, de travail à accomplir qu’il en a déjà été fait. Une lutte de chaque instant est nécessaire pour élargir le spectre de la liberté, mais au moins, nous avons le droit d’agir sur notre destinée.

Pursuit of Happiness

La poursuite du bonheur ne se fait pas sans heurt et est un concept indissociable des deux premières composantes du rêve américain, puisque leur existence est une condition sine qua non à la réalisation de soi et au succès. Encore faut-il être en mesure de définir le succès. Le problème dans la société nord américaine, c’est que la notion de succès n’est pas plurielle, mais tout à fait unidimensionnelle. Si on est hétéro, il faut tenter de se rapprocher le plus possible de la norme; si on est gay, il faut tenter le plus possible d’imiter les hétéros. Le concept social de succès est beaucoup plus vaste, mais je ne m’attarderai pas à le définir ici: je m’en garde pour un prochain billet.

La poursuite du bonheur est sans aucun doute la quête la plus ludique qu’il soit, l’essence même de la vie. C’est aussi ce qui apporte les plus grandes désillusions. Mais dans une certaine mesure, on aime ça le drame, ça fait quelque chose à raconter; à bloguer.